Semaine nationale de l’accessibilité – du 30 mai au 5 juin 2021.

31 mai 2021

Pour participer à la conversation sur l’inclusion des personnes en situation de handicap, il faut d’abord considérer le concept d’exclusion des personnes en situation de handicap. L’avez-vous déjà vécu?

Avez-vous déjà été exclu en raison d’un handicap? Moi, oui.

Avez-vous déjà été ignoré en raison d’un handicap? Moi, oui.

Avez-vous déjà été mis à l’écart sans savoir pourquoi? Moi, oui.

Les personnes en situation de handicap se sont battues pour être intégrées dans le tissu social de manière égale et équitable. Des choses que certain·e·s considèrent comme allant de soi sont des obstacles pour d’autres.

Une simple marche, devant un immeuble, ne semble pas un obstacle, sauf si votre mobilité est réduite.

Une salle de cinéma semble exempte d’obstacles, sauf si vous êtes sourd·e et qu’il n’y a pas de sous-titrage.

L’ascenseur semble un outil d’accessibilité, sauf si vous êtes malvoyant·e et qu’il n’y pas de braille sur le clavier d’indicateur d’étage.

Que signifie l’accessibilité? Est-ce une priorité ou même une préoccupation pour la plupart des gens?

L’accessibilité ne se limite pas à la levée des obstacles. Il s’agit de créer des espaces et des situations où chacun·e se sent accueilli·e, voire invité·e, et peut participer sans entrave ni discrimination.

La Semaine nationale de l’accessibilité (SNA) est l’occasion de :

  • célébrer les précieuses contributions des personnes en situation de handicap
  • reconnaître tout ce qu’ont fait les individus, les collectivités et les lieux de travail afin de supprimer les obstacles à l’accessibilité et à l’inclusion
  • reconnaître le travail constant que nous devons toutes et tous faire pour lutter contre la discrimination à l’égard des personnes en situation de handicap
  • promouvoir une culture d’inclusion.

Un de mes étudiants d’il y a environ 28 ans m’a récemment contacté. Il était élève dans l’école où j’enseignais, mais n’était pas dans ma classe. Il m’a raconté un de ses souvenirs. Il m’a confié ce qui suit :

« Un jour, il a vu un élève se moquer de moi derrière mon dos. J’avais entendu l’élève, et je lui ai adressé la parole. Je lui ai expliqué pourquoi j’avais la démarche que j’avais. Je leur ai proposé de faire l’expérience, de façon limitée, de ce que je vis à chaque pas. J’ai suggéré à l’élève de placer sous sa chaussure un bloc de l’épaisseur d’un 2 x 4 pour avoir une jambe de longueur différente, puis de marcher et d’observer les changements dans sa démarche. Ils ont expliqué que ce moment les avait profondément marqués et qu’ils avaient alors appris l’empathie, à voir les choses du point de vue de l’autre et à ne pas juger. Ils ont dit qu’ils sont rentrés chez eux et ont tenté l’expérience eux-mêmes. »

Si nous voulons provoquer un changement culturel en ce qui concerne la perception de l’accessibilité, nous devons orienter la conversation sur l’élimination des obstacles, le renforcement de l’inclusion et la reconnaissance de la diversité des contributions des personnes ayant un handicap. Comme cet étudiant, nous devons toutes et tous participer au changement.

Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous parviendrons à créer une société véritablement accessible et inclusive qui ne laisse personne de côté.

Michael Freeman
Représentant national de l’équité pour les personnes handicapées du SEN