Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale – 21 mars

18 mars 2021

Le 21 mars a été désigné comme la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale et le thème de cette année est « Les jeunes se lèvent contre le racisme ».

Ce jour-là, en 1960, la police de Sharpeville, en Afrique du Sud, a ouvert le feu, tuant 69 personnes et blessant 180 autres lors d’une manifestation pacifique contre les lois de l’apartheid. Cet incident, survenu en 1966, a incité l’Assemblée générale des Nations unies à proclamer le 21 mars Journée pour l’élimination de la discrimination raciale.

Il y a plus de 50 ans, le massacre de Sharpeville a braqué les projecteurs du monde entier sur le traitement très visible et atroce des Noir·e·s sud-africain·e·s, un peu comme le meurtre récent de George Floyd, il y a près d’un an aux États-Unis, aux mains d’un policier, qui a eu un retentissement mondial.

En dépit de ces manifestations publiques très flagrantes de cruauté, entraînant la mort de personnes noires, les gouvernements du monde entier continuent à permettre au racisme de se nourrir et de grandir dans leurs institutions, leurs systèmes et leurs sociétés.

Des décennies se sont écoulées depuis Sharpeville et pourtant le monde continue à enregistrer de nombreux cas de racisme et de discrimination. Pour certains, le 21 mars n’est qu’un jour de solidarité ou d’alliance, et une fois la « fumée dissipée », la situation reste inchangée, et leurs réalités ne sont pas affectées.  

Le Canada a fait des progrès considérables, mais il reste encore beaucoup à faire pour créer une société qui soit véritablement égalitaire et inclusive pour tous. Le greffier du Conseil privé a déclaré : «  … il ne suffit pas de nous munir simplement de connaissances et d’outils. Nous devons prendre des mesures que nous savons capables d’amoindrir de façon tangible les obstacles et les désavantages. Un dirigeant, c’est une personne qui contribue activement à mettre fin à toute forme de discrimination et d’oppression, en s’interrogeant consciemment et constamment sur ses propres préjugés et en créant un milieu où les employés se sentent habilités et ne craignent pas de prendre la parole s’ils sont témoins d’obstacles à l’équité et à l’inclusion. L’inaction est inacceptable. Nous devons encourager et appuyer les gens dont la voix est marginalisée depuis longtemps dans nos organisations. Nous devons créer des occasions là où il n’y en a pas depuis longtemps. Nous devons prendre des mesures directes et concrètes pour provoquer le changement. C’est là une véritable épreuve de leadership, une épreuve à laquelle nous devons carrément faire face… maintenant! » (Greffier du Conseil privé, Appel à l’action en faveur de la lutte contre le racisme, de l’équité et de l’inclusion dans la fonction publique fédérale)

Au Canada, nous mettons en valeur la richesse de la mosaïque multiculturelle et tout ce que cela suppose, et la plupart estiment que le Canada est exempt de racisme, chaque citoyen jouissant de l’égalité et de l’inclusion. Au cours de la pandémie de la COVID-19, les statistiques ont mis en lumière un pic de racisme envers les populations marginalisées. Avant cela, les statistiques témoignent de la richesse de nos différences et confirment que le racisme et la discrimination sont toujours une réalité quotidienne pour les Noir·e·s, les Autochtones et les autres groupes marginalisés/racialisés.

Profitons également de cette plateforme, en cette journée internationalement reconnue pour l’élimination de la discrimination raciale, pour reconnaître les nombreuses réalisations de ceux d’entre nous qui sont marginalisés, leur lutte continue pour obtenir l’égalité sur le lieu de travail, pour combattre les préjugés conscients et inconscients entre les murs des institutions et dans des systèmes imprégnés de pratiques racistes et discriminatoires. 

La Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale est l’occasion de renouveler la mobilisation envers les responsabilités, tant individuelles que collectives, de promouvoir et de protéger l’objectif de l’élimination de toutes les formes de discrimination et d’oppression raciale. Cette journée peut servir de tremplin et, en tant que militant·e·s, nous devons faire un effort conscient pour faire face à l’oppression et à la discrimination raciale sous toutes ses formes et lutter pour l’équité sur nos lieux de travail, dans notre syndicat et au sein de nos collectivités.

Hayley Millington
Représentante nationale de l’équité pour les membres de minorités visibles du SEN