Le 17 avril – Journée de l’égalité au Canada

Chaque être humain se voit accorder les mêmes droits fondamentaux de la personne : le droit de vivre sans craindre la torture, le droit de vivre libre d’esclavage, le droit d’être propriétaire de biens, le droit à l’égalité et à la dignité et le droit de vivre libre de toute forme de discrimination, pour n’en nommer que quelques-uns.

Si tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, pourquoi luttons-nous encore contre la discrimination, le racisme, l’inégalité salariale et l’inégalité entre les sexes? Pourquoi nous battons-nous encore contre les inégalités sociales et économiques, qui sont profondément enracinées dans certaines collectivités du pays?

Devions-nous parler de la Journée de l’inégalité plutôt que de l’égalité? Voyons voir.

Demain marque la Journée de l’égalité au Canada. Tous les 17 avril, nous célébrons cette journée pour marquer l’entrée en vigueur des dispositions sur l’égalité dans la Charte canadienne des droits et libertés. La Charte a été signée le 17 avril 1982. Toutefois, l’article 15 de la Charte sur les droits à l’égalité et à la liberté pour toutes et tous sans discrimination a été mis en œuvre le 17 avril 1985, soit trois ans plus tard. La Charte canadienne des droits et libertés vise à protéger les droits fondamentaux de toutes les Canadiennes et tous les Canadiens. C’est plus facile à dire qu’à faire!

En réalité, même plusieurs décennies après ce grand pas en avant, nous parlons toujours d’inégalité entre les sexes au Canada : les femmes canadiennes connaissent encore une importante inégalité des revenus, en raison de l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes. Par exemple, en 2017, les femmes gagnaient, en moyenne, entre 64 sous et 79 sous pour chaque dollar gagné par les hommes. L’écart de rémunération est encore plus important chez les femmes racialisées, les immigrantes et les travailleuses migrantes, les femmes autochtones, les femmes handicapées et les personnes de  la communauté LGBTQ2+.

Des recherches montrent aussi que l’écart entre les riches et les pauvres est de plus en plus grand au Canada. Malgré tout, après 35 ans, nous nous battons toujours contre la violence fondée sur le sexe faite aux filles et aux femmes, nous militons pour l’égalité des chances en milieu de travail et nous luttons contre toutes les formes de discrimination et de comportements racistes. En outre, certaines collectivités se battent toujours pour combler leurs besoins fondamentaux, comme l’accès à l’eau potable et aux soins médicaux, entre autres.

Oui, l’entrée en vigueur de l’article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés sur les droits à l’égalité a été un moment historique du Canada. Il s’agit de l’une des plus grandes réalisations de notre pays, et cela suscite l’admiration du monde entier! En tant que Canadienne, c’est l’une des choses dont je me vante fièrement. Toutefois, avons-nous atteint les objectifs en matière de droit à l’égalité et à la dignité? Non! Le travail se poursuit! Il faut l’admettre, il reste beaucoup d’efforts à faire au Canada avant que les droits à l’égalité soient pleinement respectés dans toutes les sphères de notre société, dans les milieux de travail et dans la collectivité en général.

Chers confrères, consœurs et camarades militantes et militants, aujourd’hui, le 17 avril, est la Journée de l’égalité au Canada. Célébrons! Toutefois, chaque jour devrait être la Journée de l’égalité, car tous les jours, nous luttons contre les inégalités généralisées qui nous touchent ou dont nous sommes témoins. C’est ainsi que nous réaffirmons notre engagement à l’égard de la Charte canadienne des droits et libertés.

Nous n’avons pas besoin d’une journée spéciale pour promouvoir ou défendre nos droits à l’égalité. Aujourd’hui, réfléchissons aux droits à l’égalité, à leur rôle dans notre société et à ce que nous pouvons faire pour promouvoir et protéger ces droits. En conclusion, c’est à nous de décider si le 17 avril est la Journée de l’égalité ou de l’inégalité au Canada. Bonne lecture!

Céline Ahodekon
Déléguée syndicale de la section locale 20278 du SEN & secrétaire, comité des droits de la personne, partie continentale, AFPC-C.-B.

Sources :