Phénix fait la vie dure au personnel de Miramichi

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La tempête Phénix a fait bien des victimes au pays. Elle a frappé très fort à Miramichi, là où travaillent les employés du Centre des services de la paye.

Tel est le message que Robyn Benson, présidente de l’AFPC, et Donna Lackie, présidente du Syndicat des services gouvernementaux, ont transmis à la ministre Judy Foote, lors de leur rencontre le 19 août.

« Les employés du Centre sont submergés. Ils travaillent de longues heures et font tout leur possible pour que leurs collègues reçoivent leur paye », déplore Donna Lackie.

Des témoignages bouleversants

Lors d’une assemblée d’information à laquelle assistaient les présidentes Benson et Lackie, des membres ont décrit leur quotidien : de mauvaises conditions de travail, pas de soutien ni de ressources et des problèmes technologiques. Les conseillères et conseillers en rémunération sont frustrés parce qu’on ne leur offre ni l’aide ni les ressources nécessaires pour bien faire leur travail. Et ils sont stressés parce que leur charge de travail s’alourdit et qu’ils ne suffisent plus à la tâche.

« Ça crève le cœur de voir une collègue à bout de nerfs, incapable de faire son travail, a déclaré un travailleur. Avant, on faisait notre boulot et on le faisait bien. On était efficace. »

Quelqu’un d’autre a confié que c’était particulièrement difficile de « voir des collègues pleurer au travail. Beaucoup prennent des congés de maladie. »

« Le personnel ici travaille très fort pour veiller à ce que tous les fonctionnaires reçoivent le salaire qui leur est dû. Le problème, c’est le système qui n’est pas au point », a déploré Robyn Benson.

Le syndicat a transmis les préoccupations de nos membres directement à la sous-ministre, Marie Lemay.

Selon Mme Lackie, « les employés à Miramichi ont le moral à terre ».

Le syndicat a demandé au gouvernement d’envoyer des professionnels de la santé mentale au Centre des services de paye.

Messages aux fonctionnaires lésés

Les conseillers en rémunération ont profité de cette assemblée pour envoyer des messages à leurs consœurs et confrères.

« C’est pas parce qu’on travaille au Centre qu’on n’a pas de problèmes de paye. On est dans le même bateau que vous. »

« Lâchez pas. On travaille très fort pour en venir à bout. On fait tout notre possible. »

L’AFPC fait le point sur les conditions de travail à Miramichi

Le 28 juillet, la présidente Lackie a témoigné devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Voici les faits saillants de sa présentation :

  • La majorité des conseillères et conseillers en rémunération viennent d’être embauchés et n’ont jamais travaillé au gouvernement.
  • L’administration de la paye au fédéral, c’est complexe. On doit tenir compte de 27 conventions collectives et de dizaines de milliers de règles.
  • Avant le déploiement de Phénix, l’AFPC avait averti le ministère : Phénix n’est pas prêt, il faut ralentir le processus.
  • De plus, les conseillers en rémunération n’avaient pas été bien formés.
  • Une fois le système installé, le personnel devait à la fois traiter les dossiers qui entraient et régler les nombreuses erreurs; c’était une tâche impossible.
  • Pendant leur formation et les mises à l’essai, les conseillers en rémunération ne pouvaient pas se fier au système. Et il n’y avait personne pour répondre à leurs questions.
  • Ils ont alors fait appel à leur débrouillardise et à leur créativité, développant des solutions et les partageant entre eux.
  • Tous les jours, des conseillers en rémunération appellent le syndicat. Ils sont découragés et ont peur de perdre leur emploi.
  • Ils sont fiers de travailler pour le gouvernement fédéral, mais la pression est intolérable.