Célébrons le Mois du patrimoine asiatique

AsianHeritage2016-f

Par Jacqueline Nanali

L’identité est la porte qui ouvrira votre âme. Je suis née et j’ai été élevée à Winnipeg, au Manitoba. Mes parents, originaires des Philippines, ont immigré au Canada au début des années 1970. Ils parlaient leur langue ensemble, mais ils ont fait de leur mieux pour s’adapter au mode de vie canadien pour mon frère aîné et moi. Souvent, les aînés conversaient entre‑eux dans leur langue, et ils parlaient en anglais aux enfants.

Petite fille, je me souviens que, à l’école primaire que j’ai fréquentée, j’ai appris la langue française. L’école offrait aussi des cours de langue philippine. À cet âge, je ne m’étais pas encore rendu compte du fait que la langue jouait un si grand rôle dans l’établissement de liens avec les autres.

Ma première visite aux Philippines en 1999 a ouvert la porte à une toute nouvelle expérience. J’avais les mêmes cheveux, les mêmes yeux et la même couleur de peau que bon nombre des filles que je rencontrais. Cependant,  elles me demandaient souvent d’où je venais. Elles parlaient toutes la même langue, et c’était comme si elles savaient que je n’étais pas comme elles. Lorsque je parlais anglais, cela confirmait leur hypothèse. Certaines ont essayé de communiquer avec moi, tandis que d’autres n’ont même pas essayé. En tant qu’adolescente, je ne savais pas trop comment je me sentais à cet égard. Ce n’est qu’à mon retour au Canada que je me suis rendu compte que les filles que j’avais rencontrées aux Philippines me percevaient comme une Canadienne, même si nous avions les mêmes cheveux, les mêmes yeux, la même couleur de peau et la même origine. Même si j’avais été élevée à Winnipeg, on me demandait souvent si j’étais née aux Philippines.

Une Canadienne d’origine asiatique, voilà ce que je suis. Je ne suis ni Canadienne ni Asiatique…, je suis les deux. Certains immigrants asiatiques de première génération ont peut-être encore un attachement profond pour leur pays d’origine. Les Asiatiques nés au Canada, les immigrants de deuxième génération, comme moi, cherchent à en apprendre davantage au sujet de leurs parents, grands‑parents et ancêtres. Cependant, le fait d’être de la troisième génération dans la société d’aujourd’hui en dit long au sujet de l’origine ethnique et de la nationalité. C’est pourquoi je crois qu’il est important de prendre le temps d’apprendre et de raconter des histoires au sujet de notre identité parce que, autrement, personne ne saurait à quel point le Canada a contribué à l’épanouissement des Canadiens d’origine asiatique au fil du temps.

Célébrons la 14e année du Mois du patrimoine asiatique en mai 2016 au Manitoba :

8 mai 2016 – Steinbach, où les membres de la collectivité asiatique locale participeront à la célébration pour la première fois.

11 mai 2016 – Événement au Musée canadien pour les droits de la personne – Fusion de musique/tambours asiatiques

12 mai 2016 – Université de Winnipeg

26 mai 2016 – Écrivains canadiens d’origine asiatique

28-29 mai 2016 – Festival canadien asiatique au lieu historique de La Fourche

Pour obtenir plus de détails sur les festivités, veuillez consulter le lien suivant : http://filipinojournal.com/asian-heritage-month-of-may-2016-promises-another-multicultural-extravaganza/

Jacqueline Nanali est la représentante régionale aux droits de la personne, Manitoba.