Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale – le 21 mars

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Par Jennifer Chieh Ho

En 1966, la date du 21 mars a été désignée par l’Organisation des Nations Unies comme la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. Cette journée visait à commémorer le massacre survenu en 1960 à Sharpeville, en Afrique du Sud, où une manifestation pacifique s’est terminée lorsque la police a tiré des coups de feu. Ce jour-là, 69 Sud-Africains ont été tués, et plus de 180 autres ont été blessés. Les manifestants étaient descendus dans la rue pour protester et exiger l’abolition de lois du gouvernement d’apartheid selon lesquelles tous les Noirs devaient porter un document d’identité contenant leurs renseignements personnels. Lorsqu’un Noir se trouvait dans un lieu public sans ce document, il risquait d’être arrêté et incarcéré.

Le Canada a été l’un des premiers pays à appuyer la résolution de l’ONU désignant le 21 mars comme la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. Notre pays a souligné cette journée pour la première fois en 1989.

Cependant, 49 ans plus tard, il reste encore beaucoup de travail à faire pour éliminer le racisme. Chaque jour, certaines personnes sont victimes de commentaires et de stéréotypes racistes dans les médias, à l’école, dans les lieux publics et au travail.

La mise en évidence continuelle de la race, de l’origine ethnique et de la couleur de la peau crée un climat propice à la discrimination raciale. Intentionnels ou non, les gestes posés en fonction de la race, de l’origine ethnique ou de la couleur de la peau peuvent avoir une incidence négative sur la vie quotidienne des membres de minorités visibles.

Les questions suivantes me sont souvent posées :

« D’où venez-vous? »

« Quelle est votre origine? »

« Où avez-vous appris l’anglais? »

Je fais souvent l’objet de commentaires non sollicités, comme les suivants :

« Vous n’avez pas l’air Chinoise. »

« Vous vous exprimez bien en anglais. »

Je reconnais que ces questions sont souvent posées par simple curiosité, mais la façon de les poser est la clé. Lorsque ces questions me sont posées respectueusement, dans le but d’apprendre à me connaître, j’y réponds dans un esprit de dialogue ouvert. Si ces questions ou commentaires renforcent des stéréotypes raciaux, veuillez ne pas les poser ni les formuler.

Je suis d’origine chinoise, mais je ne suis pas née en Chine (cependant, on m’a déjà dit de « retourner en Chine »!) Les membres de minorités visibles font régulièrement l’objet de telles remarques.

Je suis une citoyenne canadienne et j’ai trois enfants, dont deux sont nés au Canada; imaginez comment vous vous sentiriez si on disait à vos enfants de retourner dans un pays où ils ne sont même pas nés! Jugeriez-vous alors que vos enfants sont les bienvenus et respectés dans leur pays natal?

Nous vivons dans un pays où règne la diversité et où tous les citoyens devraient être traités avec équité et respect. Alors, pourquoi certains d’entre nous doivent travailler aussi fort pour que les gens ne s’arrêtent pas à leur origine ethnique, à leur lieu d’origine ou à la couleur de leur peau? Pourquoi ne met-on pas plutôt l’accent sur leur ensemble de compétences, leurs aptitudes, leur éducation, leurs expériences et, plus important encore, leur valeur individuelle? Il est triste de constater que la discrimination raciale existe toujours. Il n’y aura de changement réel que lorsque chaque personne sera traitée avec respect et dignité, et acceptée en fonction de ses propres mérites. Pour éliminer activement la discrimination raciale, nous devons continuer de la dénoncer et poursuivre les activités de sensibilisation. Nous devons également travailler activement à l’élimination du racisme, sur le plan personnel et institutionnel, pour nos enfants et les générations futures.

Jennifer Chieh Ho est la vice-présidente régionale de la Colombie-Britannique et du Yukon. Cet article a été rédigé dans le cadre du programme de journalisme syndical du Syndicat. Pour obtenir des renseignements supplémentaires, cliquez ici – si vous souhaitez proposer un article ou avez des questions, veuillez envoyer un courriel à communications@une-sen.org.