Journée internationale de la Francophonie

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Par Karl Lafrenière

Chaque année, ma grand-mère passe la majeure partie de l’hiver en Floride. Depuis quelques années maintenant, j’y conduis sa voiture afin qu’elle puisse faire ses courses une fois sur place. La première fois que j’ai fait ce long trajet vers cet État ensoleillé, j’ai voyagé avec mon frère.

Nous nous arrêtions assez régulièrement afin de nous procurer des collations pour la route. Un arrêt reste gravé dans ma mémoire, en Caroline du Sud. Il était tard dans la nuit, et nous avions besoin de denrées fraîches en prévision du chemin à parcourir. Lorsque nous sommes entrés au dépanneur, mon frère et moi discutions en français à propos de ce que nous avions l’intention d’acheter. Quand nous sommes arrivés à la caisse, le caissier nous a accueillis en disant « Bonjour » et nous a demandé, en français, si nous avions trouvé tout ce que nous cherchions!

Mon frère et moi étions étonnés d’entendre cette personne nous parler en français, avec un fort accent. Nous avons répondu en anglais, par souci de commodité.

Le caissier s’est empressé de nous dire, encore une fois en français : « Non, s’il vous plaît, parlez-moi en français. Je n’ai jamais la chance de pratiquer cette langue merveilleuse. Alors, quand l’occasion se présente, j’en profite. »

C’est avec plaisir que nous avons terminé notre conversation en français.

À notre arrivée en Floride, mon frère et moi avions décidé de raconter à notre grand-mère notre aventure au dépanneur. Nous n’avons pas tardé à être encore plus fascinés d’apprendre que l’ami de ma grand-mère avait récemment fait un exposé à une conférence organisée par l’Alliance Française de Sarasota.

Je suis fier de savoir que ma langue se retrouve ici et là, dans le monde entier, aux endroits les plus inattendus.

Il existe même une organisation qui représente les francophones dans le monde entier : l’Organisation internationale de la francophonie. Créée en 1970, elle a pour mission de donner corps à une solidarité active entre les 80 États et gouvernements qui la composent (57 membres et 23 observateurs). Ensemble, ils représentent plus du tiers des États membres des Nations Unies et comptent pour plus de 890 millions de personnes, dont 220 millions de francophones.

Ses membres ont en commun la langue française et les valeurs de « la Francophonie », qui inclut le travail en solidarité pour promouvoir la langue française, ainsi que la diversité culturelle et linguistique, la démocratie, les droits de la personne et l’éducation.

Toutefois, même si une personne ne s’identifie pas en tant que francophone, cela ne signifie pas qu’elle ne s’intéresse pas véritablement à notre langue. Et c’est à nous, en tant que francophones, de favoriser cet intérêt.

En concluant, je me permets donc de proposer un conseil amical à mes collègues francophones : quand une personne essaie de vous parler en français — même si elle a du mal à le faire, ne passez pas à l’anglais. Nous le faisons trop souvent afin de faciliter les choses, mais je crois que c’est tout à fait inutile. Nous devrions reconnaître ses efforts et lui donner une occasion unique de pratiquer notre langue bien-aimée.

Karl Lafrenière est vice-président régional pour la région Hors-Canada et membre de notre Comité des francophones. Cet article a été rédigé dans le cadre du programme de journalisme syndical du SEN. Pour en savoir plus, cliquez ici — pour proposer une histoire ou pour toute question, veuillez envoyer un courriel à l’adresse suivante : communications@une-sen.org.