Affirmation de solidarité à l’Assemblée générale du CTC

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Il y a un peu plus d’une semaine, le Congrès du travail du Canada a tenue son Assemblée générale à Montréal. Regroupant près de 5 000 délégués, cette assemblée colossale a de quoi donner un complexe de taille à notre minuscule congrès!

Au cours de l’assemblée, Hassan Yussuff a été élu président. Il est la première personne de minorité visible à occuper le poste de président au sein de l’organisation syndicale. M. Yussuff a promis aux délégués que le CTC sera dorénavant  plus actif.

Dans son blogue, la présidente de l’AFPC, Robyn Benson, a écrit que l’élection de M. Yussuf reflète « une volonté puissante au sein du mouvement syndicaliste de changer de tactique et d’adopter une stratégie plus efficace, centrée sur les membres, où tous auront leur place. »

L’élection décisive de M. Yussuf n’était qu’un point marquant parmi plusieurs autres lors du congrès. Pour Evelyn Beckert, l’une des déléguées de l’assemblée, l’événement a été un lieu extraordinaire et inspirant grâce à des conférenciers talentueux provenant d’une multitude de syndicats des quatre coins du pays. C’était là un sombre rappel des luttes sérieuses que mènent les syndicats de tous les secteurs.

« J’ai entendu le syndicat des infirmières en Colombie-Britannique évoquer les compressions épouvantables auxquelles ses membres font face, a expliqué Mme Beckert. Il y a un besoin accru de services médicaux, et on procède pourtant à d’autres compressions. »

À propos de décisions insensées : l’abandon par Postes Canada du service de livraison à domicile était le principal souci de nombreux délégués. Prenant la parole à l’assemblée, le maire de Montréal, Denis Coderre, a qualifié la conduite de Postes Canada de totalement inacceptable.

« Je trouve totalement inacceptable la façon dont se conduit Postes Canada, non seulement pour ses travailleurs, mais pour l’ensemble des citoyens, et je demande à Stephen Harper d’intervenir une fois pour toutes », a déclaré M. Coderre.

M. Coderre estime que la question transcende les relations de travail; c’est une question de respect envers les citoyens. Il a également souligné que les changements touchant le service à domicile auront une incidence sur les gens à mobilité réduite et les personnes âgées.

« Avoir un courrier, c’est essentiel. Mais il y a 6 000 à 8 000 personnes qui peuvent perdre leur emploi. Personne ne viendra me faire croire ici que, par hasard, tout va arriver par attrition », a-t-il ajouté.

« Il y a des emplois qui vont se perdre, et moi je veux que vous sachiez que le milieu municipal est totalement derrière vous. Et on va vous appuyer jusqu’à la fin ».

Les délégués ont vivement réagi à cette manifestation de solidarité. Selon Evelyn Beckert, nous avons désespérément besoin de solidarité en ce moment.

« Nous devons nous soutenir les uns les autres dans cette lutte. Si votre syndicat est le seul à appuyer votre cause, vous n’avez pas autant d’influence que vous le pourriez si tous les syndicats affirmaient que s’en prendre à l’un de nous, c’est s’en prendre à nous tous. »

Mme Beckert mentionne qu’elle participera volontiers à tout rassemblement en appui aux syndicats affiliés. Elle espère que d’autres syndicats se joindront à nous si nous devions lutter pour nos droits. Un combat imminent pourrait être celui des pensions.

Durant l’événement, l’AFPC a présenté une résolution d’urgence relative aux pensions. Selon l’AFPC, le gouvernement offre d’importantes mesures incitatives aux employeurs afin qu’ils convertissent des régimes de retraite à prestations déterminées nettement supérieurs en régimes à prestations cibles.

Il ne fait aucun doute que cela ajoute une certaine instabilité au revenu de retraite – revenu déjà payé d’ailleurs par l’entremise des cotisations de retraite!

Toutefois, l’assemblée n’offrait pas qu’une vision négative. Mme Beckert s’est dite agréablement étonnée de constater que les dirigeants du mouvement étudiant du Québec prenaient part activement au mouvement syndical.

« Certains des dirigeants étudiants sont maintenant sur le marché du travail, a-t-elle indiqué. Plusieurs d’entre eux étaient présents à l’Assemblée générale du CTC; ce sont des syndicalistes très actifs, et ils travaillent avec nous. Leur activisme n’a pas pris fin avec la lutte contre l’augmentation des droits de scolarité. »

Alors, si quelqu’un demande ce qui est arrivé à ces étudiants, vous le savez maintenant : ils sont avec nous!