Journée du chandail rose

Portez un chandail rose le mercredi 27 février pour la sixième Journée du chandail rose. En portant un chandail rose, vous dites non à l’intimidation.

La Journée du chandail rose rappelle le geste posé par deux braves garçons de la Nouvelle‑Écosse qui ont décidé de faire quelque chose lorsqu’ils ont vu un garçon de neuvième année se faire intimider parce qu’il portait un chandail rose. Le lendemain, David Shepherd et Travis Price ont mobilisé 50 élèves, qui ont tous porté un chandail rose.

Les personnes appartenant aux minorités sexuelles et celles dont le comportement s’écarte de celui des gens de leur sexe sont souvent victimes d’intimidation. Près de la moitié des élèves canadiens déclarent avoir entendu des propos antihomosexuels — près de 10 % des élèves GLBT déclarent entendre souvent des commentaires homophobes de la part des enseignants.

74 % des élèves transgenres, 55 % des élèves appartenant aux minorités sexuelles et  26 % des élèves qui ne font pas partie des GLBTQ ont déclaré avoir subi du harcèlement verbal en raison de l’identité sexuelle qu’ils affichent.

Plus d’un élève GLBTQ sur cinq (21 %) a déclaré avoir subi du harcèlement physique ou avoir été agressé en raison de son orientation sexuelle1.

Nombreuses sont les écoles qui essaient activement d’enrayer l’intimidation, et c’est tout à leur honneur. Cependant, l’intimidation homophobe est souvent oubliée. Selon Gerald Walton, doctorant à l’Université Queen’s, le système d’éducation renforce l’idée selon laquelle l’hétérosexualité est « la normalité ».

On encourage l’hétérosexualité dans les écoles par un discours omniprésent sur les fréquentations entre les adolescents et des personnes du sexe opposé, en offrant des cours d’éducation sexuelle où l’on parle des relations sexuelles entre hétérosexuels et de la grossesse, par la création d’environnements strictement hétérosexuels (comme les danses au secondaire et les bals de finissants) et par les images véhiculées par les médias de masse, par les représentations dans les manuels, et par les histoires fictives où l’on ne parle que de relations hétérosexuelles2.

Il faut se rappeler qu’aux États-Unis, les enseignants gais et lesbiens sont souvent congédiés simplement en raison de leur orientation sexuelle. En 2010, un enseignant de l’Oregon a été congédié parce qu’il a dit à un élève de quatrième année qu’il n’était pas marié parce qu’il ne pouvait pas épouser légalement un homme. Le directeur de l’école a dit à l’enseignant que ses commentaires concernant son état matrimonial étaient « inappropriés3 ».

L’année dernière, un professeur de musique de St.Louis a été congédié après avoir épousé son partenaire de longue date. L’école catholique a dit qu’elle ne pouvait pas tolérer des gestes qui étaient « contraires aux préceptes de l’Église »4<.sup>.

Et puis, plus tôt ce mois-ci, un administrateur d’une école catholique a été congédié pour avoir appuyé l’égalité en matière de mariage – et pourtant il est hétérosexuel et marié à une femme5.

Katherine van Wormer du Département du travail social de l’University of Northern Iowa soutient que, plutôt que de congédier des enseignants qui s’affichent ouvertement comme étant gai ou lesbienne, les écoles devraient plutôt les embaucher pour qu’ils deviennent des modèles positifs6.

« Malheureusement, aux États-Unis et au Canada, le travail social en milieu scolaire semble être fait lorsqu’une crise éclate plutôt que de façon préventive (Loughborough, 2000). Il faut que ça change. Il faut mettre terme à l’intimidation à l’école, qui a parfois des conséquences tragiques pour les jeunes dont le comportement est différent de celui des autres jeunes de leur sexe, par le truchement d’interventions efficaces appliquées par des adultes7. »


[1] Egale Canada. National Climate Survey on Homophobia, Biphobia and Transphobia in Canadian Schools.

[2] Walton, G. Bullying and Homophobia in Canadian Schools: The Politics of Policies, Programs and Educational Leadership. The Haworth Press, (2004).

[3] Mirk, S. « Beaverton Student Teacher Says He Was Fired for Mentioning in Class That He Would “Choose to Marry a Man” ». The Portland Mercury, 30 septembre 2010.

[4] Browning, W. « Gay Teacher Fired for Getting Married ». Yahoo! News, 1er mars 2012.

[5] Newcomb, A. « Catholic School Worker Fired for Supporting Gay Marriage ». Good Morning America, 12 février 2013.

[6] van Wormer, K. R. McKinney, R. What Schools Can Do to Help Gay/Lesbian/Bisexual Youth: A Harm Reduction Approach, (2003).

[7] Ibid.